« Tu sais, dans la vie, tout ce que tu n’écris pas disparaît à tout jamais. Les feuilles que tu vois, si tu ne les photographies pas, tu ne pourras les revoir telles qu’elles étaient. Alors, promets moi de graver en toi ce que j’ai été pour toi. Promets moi de garder en ta mémoire mon enseignement, comme s’il avait été inscrit directement sur ton cœur.
L’écrit reste, alors que le souffle que j’ai été pour toi se perdra bientôt dans tous ceux que tu rencontreras. Il se mêlera aux autres car tel est le travail du vent. Disperser les mémoires.
Oh oui, promets moi que tu sauras garder ce lien que tu as su tisser avec un cœur sauvage. Promets moi que cette partie en toi qui a su naître dans ton cœur, tu le garderas, et que tu cultiveras cette flamme que j’ai su animer. Que ce souffle que je suis, volera aux grès des vents, à tes côtés. Le vent ne laisse des traces indélébiles que pour ceux qui en ont été marqués. Alors, accepte de l’être, accepte le fait que tu es devenu un cœur sauvage.
Le monde sauvage a besoin de retrouver le cœur de l’homme. Le monde sauvage a besoin que l’homme renoue avec lui-même. S’il te plait. Fais que ma vie n’ait pas été une lutte vaine. Retrouve cette écoute que tu as su avoir en ma présence. Ecoute ce message, et partage le. Le monde sauvage a besoin que l’homme renoue avec son cœur.
Imagine qu’un cœur sauvage soit à côté de chaque être humain: fais alors en sorte que chacun, soit en mesure de renouer avec lui. Fais en sorte que la résonance sauvage qui est en toi, qui est en vous prenne le dessus, et s’ouvre à ce qui vous est extérieur. Fais vibrer ce côté sauvage, redonne lui sa place.
Les animaux sauvages ont choisi d’évoluer loin de l’homme pour leur transmettre leur message de manière un peu différente des animaux dits domestiques. Puisque la quête intérieure de l’homme le mène loin de sa nature, nous essayons de lui faire comprendre que ce lien est très important. Il faut qu’il se retrouve lui-même dans cette nature. Qu’il voit son propre reflet dans le monde sauvage. Qu’il y ait cette attirance qui le mène à son propre soi.
Mais notre quête est bien souvent perdue. Nous sommes chassés, écrasés sans même avoir eu le temps de transmettre notre message. Nous nous faisons tuer, alors que l’homme ne nous a pas écouté. A-t-on le droit d’enlever la vie, sans même avoir su apprendre?
Nous espérons trouver des humains sensibles, pour qu’ils traduisent nos messages. Et je t’ai trouvée. Remets le cœur de l’homme a sa place, je t’en supplie. Fais en sorte que la nature devienne elle aussi messagère. Que l’homme se nourrisse de ses messages.
La vie est une grande trame lorsqu’on la voit de l’extérieur: assure toi que les hommes prennent du recul et s’aperçoivent qu’elle est pleine de sens. Replace le coeur des hommes entre leurs mains.
Pour te relier à moi, et te rappeler mon message, il te suffira de relire cette prière.
« Vis comme le vent. Danse comme les feuilles. Joue comme le feu.
Relie-toi à cette terre qui te porte. Laisse sa poussière emporter toutes tes mémoires.
Ecoute cet arbre, cette pierre, cet animal t’apporter sa sagesse. Et invite l’innocence de l’instant à te rappeler son secret.
Allez, petit humain, lève-toi et va écouter le message de la terre ;
car il est grand temps que tu te rappelles que toi aussi tu es terrien ! » »
Message du petit Renard reçu par Aurélie Lecerf – Un même souffle.
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